Instant souvenir
En rangeant mon bureau
J’ai retrouvé une photo de moi il y a 20 ans, prise à mon bureau, mon premier poste d’acheteur chez Caterpillar. En la voyant, j’ai ressenti la fierté que j’avais ressenti ce jour-là, en démarrant mon stage.
Non..
Je ne me suis pas levée un beau matin en me disant : “Eurêka ! Plus tard, je serai acheteur industriel !”. D’ailleurs, je me demande si un jour cela peut arriver.
Mon orientation vers ce métier a plutôt été la résultante de plusieurs faits et choix lors de mes études, avec un soupçon de magie en plus.
C’est comme ça que j’ai commençé à m’orienter ! En disant “non” à certaines options.
Et puis en faisant un premier choix : celui à l’entrée en Seconde de choisir 2 options : Dactylographie, et Comptabilité-Gestion. Je me suis dit que ce serait sans doute utile de taper à la machine à écrire et sur un clavier plus rapidement. Grand bien m’en a pris, vu le nombre de caractères que j’ai dû taper au kilomètre, entre mes études et les nombreux rapports de stage/mémoire, les interminables conditions particulières d’achat, les mails divers et variés aux fournisseurs/collègues, jusqu’à ce blog !
Pour la Comptabilité/Gestion, je me suis dit que cela me permettrait de comprendre certains rouages de l’entreprise.
En fin de première, ma prof de compta/gestion, plus enthousiaste que moi dans son domaine, a voulu m’orienter à ma place, en recommandant fortement et en rayant même mon choix de me diriger vers une Terminale Techniques Commerciales : apparemment je ne devais avoir qu’un seul et unique destin, la Comptabilité.
Mal lui en a pris : sitôt le compte-rendu du conseil de classe reçu, j’ai pris rendez-vous avec mon professeur principal, puis avec le directeur du lycée. Techniques commerciales et rien d’autre. J’ai passé une superbe année de terminale !
Ensuite, j’ai choisi de poursuivre dans des études orientés vers l’international, notamment pour mon attrait pour la pratique de l’anglais.
A la croisée des chemins…
Au terme du B.T.S., ça a été l’effondrement. Je ne savais pas du tout quoi faire ! Par hasard, j’ai postulé pour un poste de chargée de rapatriement, pour quelques heures par semaine, et j’ai pris des cours du soir pour obtenir un diplôme en anglais. Durant cette année-là, j’ai également suivi en auditeur libre des cours à l’Université, en langues, en Histoire, en psychologie…. Je ne savais pas quoi faire, autant être curieuse et tester !
Et puis, vers Juin, je passe chez un ami, et tombe sur ses livres de cours : je creuse le sujet, il passe une Maitrise en Achats. C’est ce qui m’a décidé à reprendre mes études ! Je me suis aussi rendue compte que pendant mon job de chargée de rapatriement je faisais déjà de l’achat : écoute du besoin de l’assuré, sourcing des prestataires, négociation et contractualisation, traitement des litiges factures…
C’est ainsi que je suis devenue acheteur !
Diverses méthodes pour s’orienter
Si j’analyse la manière dont je me suis orientée, je dirais que j’ai utilisé la méthode effectuale, à savoir “la vie me donne des citrons, j’en fais de la limonade”. Je n’ai pas eu de vocation, comme certains, et j’ai fait mon chemin avec un niveau d’incertitude dont j’ai ignoré l’existence, ce qui a généré un certain niveau de stress pour mes parents.
Je me suis appuyée sur les sujets qui me plaisaient (l’anglais, l’aspect financier, les contacts humains… ), et mon chemin s’est construit. Finalement, c’est “en forgeant qu’on devient forgeron” peut aussi s’appliquer à l’orientation professionnelle !
Lorsque j’accompagne désormais mes clients dans leur reconversion professionnelle, ou les étudiants lors de la construction de leur projet pro, j’oeuvre déjà à enlever certains mythes sur la vocation et l’orientation, pour ensuite travailler avec eux des aspects beaucoup plus inspirants : motivation, qualités…