La mémoire familiale

Cette mémoire nous la portons sur plusieurs plans : dans nos gènes et dans notre cerveau, notre ADN et nos pensées, croyances, comportements. Des recettes de grand-mère aux dictons et proverbes qu’on nous a répétés voire bassinés quand nous étions enfant, des maladies qui se répètent dans une lignée, l’histoire qu’on nous a raconté qui devient l’histoire qu’on se raconte.

Nous ne sommes pas des êtres sans racines, nous ne vivons pas coupés de notre histoire familiale : elle peut être claire, limpide pour nous, ou comporter des zones d’ombre, des fantômes dans le placard…
 

 

Ce que l’on sait de l’histoire familiale n’est pas le plus intéressant

Savoir c’est déjà avoir compris, c’est déjà avoir intégré : notre conscient est au courant ; parfois nous avons du mal à voir les contours de ce que cela nous fait porter, ou les schémas répétitifs dans lesquels cela peut nous entrainer. Le plus intéressant, c’est ce que l’on ne sait pas !

Vous le sentez : ces secrets de famille, ces non-dits, tabous, ces dénis qui cachent des choses tellement énormes. Qui, quand ils sont mis à jour, mettent tellement de logique dans ce que vous vivez : incapacité à être en couple, à donner la vie, faillites à répétition, maladies qui se transmettent comme des cadeaux empoisonnés, peuvent avoir une ou des racines transgénérationnelle.
 

 

Est-ce qu’on porte toute l’histoire de notre famille ?

Heureusement non, ce serait un sac à dos bien trop lourd à porter !

Et cela s’explique tout d’abord par l’épigénétique. Nous partageons notre ADN avec nos parents : 50% pour chacun d’eux. Ensuite nos grands-parents : 25% pour chacun d’eux, nos arrière-grands-parents : 12,5% pour chacun d’eux, et nos arrières-arrières-grands-parents : 6,25% pour chacun d’eux.

Les traumas qu’ils ont vécus, ressentis, ont altérés leur ADN : au-delà de la 4e génération au-dessus de vous, le trauma potentiel a un impact sur vous tellement minime qu’en psychogénéalogie, on ne le regarde pas. Biologiquement, ces traumas sont ancrés en eux, et donc potentiellement en vous. Sacré sac à dos !

Mais dans une même famille, sur une fratrie, on ne porte pas les mêmes choses.

Pourquoi ? Parce que nous sommes tous les représentants de quelqu’un. Ce quelqu’un n’a peut-être pas fait le deuil de quelque chose, n’a pas pu exprimer quelque chose, n’a pas dit, n’a pas ressenti.

 

 

Destin similaire ?

Les souvenirs matériels laissés sont l’histoire consciente, l’héritage et l’histoire collective de nos ancêtres est bien plus subtil.
Comment ça fonctionne ? : La famille est avant tout un clan, l’arbre généalogique est avant tout un arbre fait d’humains. L’appartenance à ce clan nous permet archaïquement d’assurer notre survie et notre cerveau reptilien garde encore bien présent en nous ce système : « sans le clan, en tant que bébé sans défense et sans nourriture, je meurs ».

La biologique humaine et l’arbre généalogique sont plus que tout dans une logique de survie : si un individu meurt jeune (un bourgeon), alors dans la descendance de l’arbre, l’apparition d’un nouveau bourgeon portant un signe distinctif en mémoire du bourgeon mort est plus que probable, la nature ayant horreur du vide. Les pertes tragiques d’enfants, les morts prématurées des parents, les morts à la Guerre sont autant de drames qui résonnent dans l’arbre généalogique, jusqu’à trouver un écho dans l’un de ses membres.

Ce que l’on va alors regarder dans l’arbre généalogique et qui perturbe l’histoire, l’énergie de vie sont donc avant tout les éléments perturbateurs de la perpétuation de la lignée et de la pérennité psychique du système familial, tout ce qui a bloqué la sève.

 

 

 

Est-ce que nos problématiques de vie sont toutes dues à notre histoire familiale transgénérationnelle ?

Oui et non.
Oui parce que ce passé comme nous l’avons vu fait partie de nous dans nos cellules et dans notre mémoire, et que c’est le terreau dans lequel nous poussons. Cette filiation nous apporte une culture familiale et sociale qui influence nos comportements.

Non, car d’autres éléments sont à prendre en compte en premier : les événements douloureux que vous avez vécu en tant qu’adulte, en tant qu’enfant, le projet-sens que vous portez de vos parents (pourquoi vous êtes nés)…

 

Peut-on se libérer de ce passé antérieur à nous ?

Oui c’est possible ! La thérapie transgénérationnelle permet de mettre en lumière les événements traumatiques dans l’arbre généalogique et à remettre de la conscience, des ressentis et un souffle de vie.
Il ne s’agit en aucun cas « d’élaguer l’arbre généalogique » comme je l’ai vu évoquer dans certains articles, mais de remettre de la vie et de la lumière sur ce qui n’a pas été dit, ressenti, exprimé à un moment donné et qui a bloqué l’énergie vitale.

 

 

Vous souhaitez en savoir  + ?

* J’organise régulièrement des cinés-débats et des conférences sur cette thématique, ainsi que des ateliers pour apprendre à construire votre génosociogramme (ou arbre généalogique).

* Les séances de thérapie transgénérationnelle ont lieu en cabinet ou à distance.

* J’organise également à partir de 2024 des constellations familiales et systémiques, ainsi que des constellations de réparation transgénérationnelle.

 

 

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